26 avril 2006

Tideland

LA TETE A L'ENVERS
Franchement, je ne m’y attendais pas. Pas à ce point, en tout cas. Un uppercut en pleine poire, impossible de penser à quoi que ce soit d’autre depuis hier ; et comme l’édito, c’est maintenant ou jamais, je m’en vais vous causer de ce bourre-pif cinématographique, Tideland… Oui, encore ce satané Terry Gilliam, qui vient d’enfanter du plus magnifique suicide artistique de l’histoire du petit cinématographe. Son film le plus sombre, définitivement remue-méninges et secoue-tripes, qui réussit l’amalgame insensé d’une glauquitude radicale et d’une poésie douce-amère : Alice au pays des ténèbres, en quelque sorte… C’est morbide et drôle, décalé et radieux, virevoltant et menaçant, sensible et radical ; c’est un film, un vrai, qui vous embarque dans son univers, unique. Mais c’est aussi un manifeste, celui d’un cinéma libre de toutes contraintes, qui ne s’amuse plus à contourner censure, préjugés et lieux communs du septième art, mais qui leur rentre dans le lard, tête baissée, sans réfléchir, mais en faisant réfléchir, comme un miroir un peu poussiéreux, retrouvé au fond d’un grenier, qu’il suffit d’essuyer du revers de la main, pour que lui aussi réfléchisse et nous renvoie à notre propre image…Rien de plus à dire, si ce n’est que ce sont des chocs comme celui-ci qui nous confortent dans l’idée que faire pareil magazine peut avoir une quelconque importance. Pour défendre de telles œuvres maîtresses. Rien d’autre à dire que : regardez donc cette image, elle est la porte d’entrée vers le monde tourneboulé de Tideland. Un monde où nous vous convierons forcément ces deux prochains mois.
Christophe Goffette // http://www.banditscompany.com/index2.html

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